Le Léman Express (LEx) est l’un des plus grands réseaux ferroviaires transfrontaliers d’Europe. En tant qu’épine dorsale du transport public reliant le canton de Genève au canton de Vaud et à la France, le LEx devrait contribuer à accroître la mobilité durable et à réaliser l’objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050. Des mesures d’accompagnement, telles que la création de nouvelles lignes de bus et de tramways connectées aux stations du LEx, ainsi que des pistes cyclables, des parcs relais et des aménagements pour les piétons, visent à maximiser l’impact du LEx sur le report modal et la mobilité active.
La Cour des comptes a développé un cadre méthodologique pour évaluer la mise en œuvre de ces mesures. Les résultats de cette analyse mettent en évidence que plus de la moitié des mesures d’accompagnement du LEx accusent un retard. La qualité de la planification, le cofinancement fédéral et le soutien des communes sont des facteurs clés pour réduire les délais de mise en œuvre. Ces conclusions s’appliquent à l’ensemble du Grand Genève, malgré les spécificités institutionnelles des systèmes politiques et administratifs suisse et français. Cette analyse empirique constitue le cœur d’un article publié dans une revue scientifique à comité de lecture (Urban, Planning and Transport Research) et contribue à la littérature sur les espaces frontaliers en analysant les conséquences d’un environnement transfrontalier dans le domaine de la mobilité.
Article co-rédigé par Frédéric Varone, magistrat de la Cour des comptes de Genève, Maria Masood Dechevrens, experte économiste à la Cour des comptes, Vincent Kaufmann, professeur de sociologie urbaine et d’analyse des mobilités à l’EPFL, directeur du laboratoire de sociologie urbaine et Alexis Gumy, chercheur postdoctorant au laboratoire de Sociologie Urbaine, École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL).
Paru dans la revue Urban, planning and Transport Research, novembre 2024.